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Grâce au combat des mouvements
féministes, l’égalité entre les hommes et les femmes est garantie, depuis
février 2002 par la constitution belge. De plus, alors qu’à la fin des années
soixante, les femmes consacraient en moyenne 4,3 fois plus de temps que les
hommes aux soins et à l’éducation des enfants, selon une enquête réalisée par l’institut
pour l’égalité des femmes et des hommes[1],
en 2005, elles y consacraient encore 2,6 fois plus de temps.
Il est vrai qu’aujourd’hui, nous
voyons de plus en plus de pères se balader dans la rue avec une poussette… La
bande dessinée « Dad » de Nob est un autre exemple de l’investissement
des pères. Les chiffres l’attestent, l’inégalité diminue…
Pouvons-nous, dès lors, toujours considérer
que des critères de sélection (par exemple, pour un poste définitif dans une
université) défavorables à la vie en famille, sont discriminants à l’égard des
femmes ?
Certains pensent que non (j’en
suis témoin), argumentant que le comportement des femmes (et en particulier les
féministes) est paradoxal. D’une part, elles veulent que les pères s’occupent
de leurs enfants, d’autre part, elles dénoncent la discrimination lorsque des
critères de sélection sont défavorables à la vie familiale.
Selon moi, il n’y a pas de
paradoxe.
En effet, dans un idéal
d’égalité, les pères, autant que les mères, s’occupent de leurs enfants. Les
hommes, autant que les femmes, partagent les tâches ménagères, le travail,
l’argent, le pouvoir… Cet idéal est le souhait de la plupart des féministes et
en tout cas, celui de toutes celles et ceux qui se battent pour plus d’égalité.
Cependant, en Belgique, comme
dans la plupart des autres pays du monde, cet idéal est loin d’être atteint. Et,
pour savoir à quel point on s’en éloigne, l’EIGE (European Institute for Gender
Equality) propose un index[2].
Cet index, situé entre 0 et 100, mesure à quel point on s’éloigne de l’égalité
parfaite entre les femmes et les hommes, un score de 100 indiquerait l’égalité.
De façon globale, la Belgique a un score de 59.6, ce qui se situe un peu au-delà
de la moyenne européenne (54). Nous sommes donc encore loin de l’idéal de
l’égalité. Et pour revenir au domaine qui nous intéresse (le temps consacré à
la vie familiale), la Belgique a un score de 45.3 : l’inégalité au niveau
du partage du temps persiste, les femmes restent, de façon disproportionnée,
responsables pour les activités liées au soin des enfants. Nous n’avons donc
pas encore parcouru la moitié du chemin vers l’égalité.
Au vu de ces chiffres, il me
parait évident que les critères défavorables à la vie de famille restent encore
de nos jours discriminants pour la majorité des femmes… Et qu’il faut donc les
dénoncer en se confrontant aux personnes qui affirment le contraire…
Et si le sujet vous intéresse,
rendez-vous dans mon prochain billet où je vous parlerai de certains facteurs
responsables du maintien de ces inégalités…
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